UNE PELERINE VENUE DES ETATS UNIS

Une pèlerine venue des États-Unis a fait étape à Pontis.

La municipalité du petit village de Pontis et l’association culturelle Les Rimachays ont accueilli récemment une visiteuse hors du commun : Ann Sieben, une citoyenne américaine.

Se définissant comme “pèlerine mendiante”, comme en atteste sa carte d’identité de Mendicant Pelgrimm  éditée aux États-Unis, une infatigable marcheuse sillonne la France sur les traces des 281 villages dénommés Saint-Martin, en 304 étapes. Actuellement, Ann Sieben effectue son troisième pèlerinage hexagonal. Celui-ci débute chaque année le 10 novembre, veille de la Saint-Martin, pour se terminer mi-février, à raison d’une quarantaine de kilomètres par jour.

À travers le monde, sans un sou en poche, en quête de rencontres et d’échanges

Mais que recherche donc cette marcheuse sexagénaire, ancienne ingénieure nucléaire, partie de Denver dans l’État du Colorado ? C’est dans un français parfait qu’elle a expliqué à son auditoire pontissois sa perpétuelle quête de rencontres au détour d’un chemin ou auprès des hôtes d’un soir, qui lui offrent gîte et couvert. Loin d’une démarche prosélyte, seuls la rencontre et le partage semblent guider ses pas. Précisons que le sac à dos de la pèlerine ne contient que le strict nécessaire de vêtements, de petits cadeaux et une bible.

À l’image des pèlerins mendiants de l’antiquité, elle n’a pas un sou en poche, comptant sur l’hospitalité de ses rencontres. Marcheuse spirituelle à travers le monde, totalisant depuis une vingtaine d’années quelque 100 000 km, elle dit « ne jamais avoir passé une seule nuit dehors ». Les Pontissois ont été captivés à l’écoute des anecdotes de ses aventures, de ses rencontres avec des animaux présumés dangereux (singes au Japon, loups en Grèce, pumas, par exemple) et des bandits dans le désert de Chihuahua (Mexique).

Mais ce soir-là, à Pontis, Ann Sieben songeait déjà à l’étape du lendemain jusqu’à Eygliers, puis Saint-Martin-de-Queyrières et encore Névache, avec le passage d’un col à 2 800 mètres d’altitude.

Elle s’est empressée de faire tamponner officiellement son carnet de route et de mentionner l’étape sur sa peau de chèvre tannée.

Article du Dauphine Libéré écrit par M. Guy Kletty du 10/01/2024